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Opera Magazine

Mehdi Mahdavi

Pari risqué, et récompensé par l’audace du quasi-débutant. Non pas tant à cause de l’angle psychanalytique, développé dans une note d’intention laissant craindre une application aride de la seconde topique freudienne à la triade formée par le protagoniste– le Surmoi –, son épouse – le Moi –, et les sorcières – le Ça –, mais grâce à l’esprit ludique qui s’immisce dans une oeuvre pourtant parmi les plus noires du répertoire. Vu à travers les projections des collages numériques de Jean Lecointre, Macbeth vire ainsi au cauchemar surréaliste. Des cuisines à la chambre des époux en passant par le hall d’entrée, la faune qui peuple l’hôtel « Art déco » où est transposée l’action, évoque tour à tour, ou simultanément, The Rocky Horror Picture Show, les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence, les créatures de Jean-Paul Goude, jusqu’à une Hécate, mi-Cruella mi meneuse de revue, dont l’apparition vivifie un ballet chorégraphié alla Laura Scozzi.

C’est parfois agaçant, mais le plus souvent astucieux, et même franchement drôle. La pertinence de la démarche se révèle dès lors que, de ce trop-plein d’idées et de références, disposées non sans art dans un désordre aussi dense que foutraque, émerge, par un contraste prégnant, une approche du couple Macbeth fondée sur le refus du contact physique, et la frustration qu’engendre ce désir empêché, mais surtout l’absence de descendance, et donc de légitimation.

Wielkopolska

Cezary Ostrowski

La dernière création de Macbeth suscite beaucoup d’enthousiasme par son originalité et sa magnificence . Elle réveille aussi des monstres endormis. En outre, la scénographie enthousiasme sans cesse, et sans cesse aussi les costumes et les lumières font de même. C’est vraiment une performance rare et difficile de réussir à harmoniser parfaitement dans un opéra ces éléments, avec une telle ferveur et une telle grâce.

Que vouloir de plus ? Sans doute seulement revoir ce spectacle une fois encore.

Macbeth : la naissance d’une Lady, Opera Online

Alain Duault

La mise en scène d’Olivier Fredj, pour cette nouvelle production de la Monnaie de Bruxelles, répond intelligemment à un double aspect : on y assiste bien à une théâtralité sociale, projetée dans un univers contemporain, celui d’un hôtel où tout passe et se passe, mais on y assiste aussi à une réflexion frémissante sur le couple Macbeth / Lady Macbeth, sur le désir et le pouvoir – ce pouvoir qui, dans ce couple  déséquilibré, interroge sur une autre dichotomie, celle de la puissance et de l’impuissance : rien ne semble lier Macbeth à son épouse, en tout cas pas la sensualité, et tout se cristallise donc sur ce substitut sexuel que représente le pouvoir.

La direction d’acteur d’Olivier Fredj est bien celle d’un homme de théâtre, précise, dynamique, constituée de toute une gestuelle qui  construit une personnalité.

Le geste théâtral d’ensemble et la belle direction d’acteurs donnent à ce spectacle une réelle puissance.

Wielkopolska

Adam Olaf Gibowski

Ce qui impressionne le plus dans cette production est la créativité : de magnifiques décors, la chorégraphie de Dominique Boivin qui apporte son dynamisme à toute la mise en scène, sans oublier la magistrale conception des lumières de Christophe Forey. Macbeth vit dans le monde de la folie, déchiré par les plus terrifiantes visions de déchéance et de châtiment pour meurtres. Les démons, incarnés par les danseurs, ne laissent pas au héros un instant de répit. La démence et la dégradation, dans le spectacle, vont de pair avec une orgie sexuelle vulgaire et effrénée, inspirée des films de Kubrick. C’est une vision très cohérente et suggestive qui se défend par l’ingéniosité et

des détails retravaillés jusqu’à la douleur. Je pense que le spectacle mis en scène par Olivier Fredj a des chances de devenir l’une des productions majeures du Teatr Wielki.

Podsłuchaj.wordpress.com, Un autre monde – notre monde

Dobrochna Zalas

La grande valeur de la mise en scène d'Olivier Fredj est sans aucun doute de présenter Macbeth en mêlant des trésors de références cinématographiques et des succès de la pop culture.

C'est une histoire qui peut être vécue par chacun d'entre nous, suscitée par un sourire trompeur de la Fortune ; la véritable ironie tragique existant dans toutes les sociétés. Fredj nous le prouve parfaitement, d'abord en soumettant le public au test de Rorschach en projetant des graphismes fantaisistes de Jean Lecointre, et ensuite en ébranlant les murs du théâtre et en envahissant la salle avec le choeur. Non seulement Macbeth, dit le metteur en scène, mais nous sommes tous atteints de ce mal.

Les costumes pleins de fantaisie, aux couleurs noir et blanc, les coiffures excentriques mélangent les codes des... Il faut rappeler ici l'éloquente danse solo d'Hécate, qui a sans aucun doute conquis le coeur du public .

Le Macbeth d'Olivier Fredj porte en soi quelque chose du music hall ou du clip vidéo : il a révélé avec succès une grande richesse de références culturelles dans l'opéra, grâce à quoi le sort de Macbeth nous est devenu proche. Finalement, cet autre monde, d'apparence très

lointain, est simplement notre monde.

Opernnetz 

Karin Coper

Fredj offre un final palpitant. L'opéra original termine par la mort de Macbeth mais ici le choeur final ajouté par Verdi à Paris est supprimée. Ici, il ne meurt pas, mais quitte la scène devant le choeur spectateur qui pousse alors Malcolm, le fils du roi, dans la ronde.

Le jeu recommence.

Forum Opera

Claude Jottrand

Olivier Fredj, qui aborde ici l’opéra pour la première fois, a retenu la grande importance des rêves et du monde imaginaire dans le déroulement du livret, et semble avoir axé son spectacle sur une lecture psychanalytique, qui permet certainement un approfondissement très élaboré et très intéressant. (…) La tension omniprésente entre le monde réel et le monde imaginaire, les incursions dans l’irrationnel et le surnaturel qui émaillent le récit sont autant d’éléments tragicomiques dont il va pouvoir également pouvoir se servir.

Dès l’ouverture, des projections vidéo conduisent le spectateur vers le monde de la psychanalyse : on montre des dessins évoquant les tests de Rorschach, on fait intervenir des figures oniriques, des représentations du cerveau humain, l’axe est clairement défini. (…)

Le basculement du spectacle se produit au moment où les choeurs quittent le fond de scène pour envahir la salle : les proscrits écossais de la forêt de Birnam sont parmi les spectateurs, créant au sein du public un sentiment de grande proximité et d’adhésion tout à fait inattendu. Macduff entame son grand air porté par cette belle intensité dramatique qui perdurera jusqu’à la fin du spectacle.

Rue du Théâtre

Thibaut Radomme

L'idée est simple mais géniale : le décor physique est unique (des murs blancs, rehaussés d'élégantes moulures), mais des éclairages et de subtiles projections graphiques – un « collage digital », selon les mots de Jean Lecointre – viennent habiller ces murs et les métamorphoser en autant d'intérieurs différents : les appartements de Macbeth, le couloir d'un hôtel de luxe, une salle de banquet, des cuisines…

(…)

Cette production frappe également très juste au moment du superbe choeur « Patria oppressa ». Le metteur en scène Olivier Fredj a pris le pari un peu fou, en concertation avec le chef de choeur Martino Faggiani, de faire venir ses choristes dans le public, entre les rangées de sièges de spectateurs.

Le monopole du choeur. C'est un moment rare pour le public, un moment superbe : le frisson de plaisir qui le parcourt est palpable – plaisir d'être enveloppé de son, plaisir de ressentir l'énergie des corps, la force de leur présence.

Des débuts à la Monnaie dans une production très réussie.

Macbeth au Sofitel, RTBF

Camille DE RIJCK

Ce que réussissent les maîtres d’oeuvre, c’est précisément à traduire l’absurde ambition des époux homicides, qui écrabouillent au bulldozer tout ce qui entrave leur joyeuse marche vers le pouvoir. L’ironie est omniprésente. Dans ces scènes sorties d’une screwball comedy où des grooms, soubrettes et bell captains voltigent à travers l’hôtel qui sert de palais à nos Caeusescu d'opérette, l'ambition meurtrière des protagonistes se profile comme strictement farcesque. On est alors dans le Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, avec cette orgie de couleurs, de costumes, de plumes et d’étoles dont l'orchestre trouve la traduction musicale sous l'excellente direction de Paolo Carignani.

Et parce que l'imaginaire des metteurs-en-scène est parfois cinématographique mais toujours anglo-saxon, Lady Macbeth est tour à tour Lauren Bacall, Jackie Kennedy, une impayable Nancy Reagan toute couverte d’or et une Elisabeth Première d’abord rousse et puis chauve. Là, Béatrice Uria-Monzon trouve un territoire d’expression qui va comme un gant à son tempérament de bête de scène. Dire que la mezzo-soprano française ne fait qu’une bouchée de ce rôle réputé inchantable est un euphémisme. Elle atomise littéralement la scène.

Concertonet

Olivier Fredj a intensivement réfléchi sur Macbeth. Assumant la complexité de la pièce de Shakespeare et de l’opéra de Verdi, dont elle exploite à fond la dimension onirique, avec des transitions fluides vers le réel, elle a le mérite de conserver une certaine cohérence. Avec le jeu théâtral, qui repose sur une direction d’acteur soutenue, la scénographie forme un élément essentiel, voire central, du spectacle, au point de recourir un directeur artistique graphique (sic) en la personne de Jean Lecointre (…) la modularité du décor et le sens du détail suscitent l’admiration – le sofa représentant un cerveau, par exemple. La tenue et la coiffure des sorcières, incarnées par des danseurs, constituent de véritables créations.

WIELKOPOLSKA

The latest creation of Macbeth arouses much enthusiasm because of its originality and magnificence. It also awakens sleeping monsters. Furthermore, the performance constantly enchants the audience, as do the costumes and the lighting. Succeeding in perfectly harmonizing these elements in an opera with such fervour and grace is difficult and rare.

What more could one want? No doubt just to see the performance again.

Cezary Ostrowski

OPERA ONLINE

Olivier Fredj’s staging of this new production at the Monnaie de Bruxelles gives an intelligent answer to two aspects : we indeed attend a social drama, projected into a contemporary world, a hotel where everything passes and happens, but we also witness a quivering reflection on the Macbeth/Lady Macbeth couple, on desire and power – the very power that, in this unbalanced couple, raises questions about another form of dichotomy, that of power and impotence: nothing seems to link Macbeth to his wife, certainly not sensuality, so everything is concentrated on the sexual substitute represented by power

Olivier Fredj’s staging is that of a true man of the theatre, precise and dynamic, made of gestures that make up a character. The whole ensemble and the perfect direction of the actors gives ths performance a true force.

Alain Duault.

WIELKOPOLSKA

The most striking effect in this production is the creativity to be found in the magnificent scenery, Dominique Boivin’s dynamic choreography throughout the whole performance, not forgetting the wonderful conception of Christophe Forey’s lighting. Macbeth lives in a world of madness, torn by the most terrifying visions of decline and punishment for murders. The demons, represented by the dancers do not leave the hero the slightest moment of respite. Madness and debasement go hand in hand with frantic vulgar sexual orgy, inspired by Kubrick’s films. It is a very coherent and suggestive vision which is justified by the ingenuiity and details reviewed again and again until they reflect pain.  I think that the performance directed by Olivier Fredj is likely to become one of the Teatr Wielki’s major productions.

Adam Olaf Gibowski

podsluchal.wordpress.com

Another world – our world

The true value of Olivier’s Fredj’s staging is most certainly the idea of presenting Macbeth by introducing treasures of film references and pop culture successes. It is a story that could be experienced by any one of us, incited by the cunning smile of Lady Fortune! This is the real tragic irony that exists in any society and Fredj proves this perfectly, first by imposing Rorschach’s test on the audience by projecting Jean Lecointre’s fantasy graphics and then shaking the walls of the theatre and invading it with the chorus. Olivier Fredj tells us we all suffer from this evil, not just Macbeth

The costumes are full of fantasy in black and white and the eccentric hair-does mix the codes of the…

It was Hecate’s eloquent solo dance that most probably won over the hearts of the audience.

There is something of the music hall or a video clip in Olivier Fredj’s Macbeth : he successfully reveals abundance of cultural references in the opera, allowing us to relate more closely to Macbeth’s fate  

metteur en scène

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