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L'Oumpa’ parlement de la Deûle
Randonnée musicale à vélo - Juin 2023
Direction musicale Raphaël Merlin
Mise en scène Olivier Fredj et Eva Gruber, sur une idée originale d’Olivier Fredj
Scénographie Jérémie Legroux
Donna Quichuchotte Eva Gruber (mezzo-soprano)
Orchestre Les Forces Majeures (15 musiciens), direction générale Robin Ducancel
Musiques d’Arthur Honegger, Johann Strauss, Francis Poulenc, Emmanuel Chabrier, Félix Mendelssohn et Yves Montand
En partenariat avec l’ADAV et les Villes de Saint-André-lez-Lille, Marquette-lez-Lille et Wambrechies
Randonnée musicale à vélo de Lille à Wambrechies, proposée par l’Opéra de Lille et le collectif-orchestre Les Forces Majeures, dans le cadre d’Utopia, la 6e saison thématique de lille3000.
Accordez vos vélos et rejoignez les musiciens des Forces Majeures pour cet évènement citoyen inédit !
Quinze musiciens et une chanteuse lyrique vous emmènent dans une odyssée cycliste, musicale et écologique, à la découverte de la Deûle et de sa biodiversité.
À Lille, Saint-André, Marquette et Wambrechies, les différentes escales jalonnant le parcours seront l’occasion de représentations musicales pleines d’humour et de fantaisie, en forme de plaidoyer pour plus d’harmonie entre l’homme et la nature.
Synopsis
Alain Deûlon, président-poisson du parlement de la Deûle convoque une session extraordinaire. Elle débutera sur le parvis de l’Opéra de Lille et a pour objet une proposition de loi sur l’intégration des harmonies naturelles à la musique humaine.
Musiciens et publics humains seront tenus de sortir de l’Opéra afin d’écouter les expressions sonores animales et végétales à l’occasion d’une promenade officielle le long de la Deûle jusqu’à Wambrechies.
Les représentants des différents groupes parlementaires de l’assemblée de la Deûle seront présents et feront entendre leurs voix, ainsi que leurs groupes minoritaires qui profiteront de l’occasion pour déposer une motion de Silure.
Afin de mener les délibérations, et les différents amendements de la programmation musicale, le parlement de la Deûle a mandaté son porte-parole, l’expressive Donna Quichuchotte au guidon de Ruisselante, véhicule créé par les parlementaires pour l’occasion.
De retour au théâtre, lors d’un parlement éphémère, publics et musiciens seront invités à participer à un vote solennel. Un signe qu’ils auront entendu, et que peut-être ils n’écouteront plus tout à fait pareil…
Discours de clôture
Donna Quichuchote
“Mesdames, Messieurs,
“Chers musiciens, chers musiciennes, chers mélomanes, chers cyclistes, chers poissons,
Nous, êtres- poissons, appelons à un acte solennel, audacieux mais aussi respectueux de notre histoire : la convocation d’une assemblée commune. Ce jour historique sera l’occasion de soumettre au vote notre première assemblée constituante. Une assemblée commune qui prendra en compte la richesse et la diversité des harmonies des hommes et des poissons afin qu’ils vibrent ensemble sur toute l’étendue de leurs registres. Il est temps de donner vie et de donner voix à l’infini multiplicité des sons. Il est temps que le hautboïste apprenne à écouter le goujon, et que le flûtiste s’intéresse au sifflement des planctons. Il est temps que musique et nature, hommes et poissons, algues et violonistes, écrevisses et vibraphonistes, arbres et percussionnistes, nuages et flûte à becistes, composent et jouent ensemble avec toute l’étendue de leurs savoirs, de leurs intelligences et de leurs sensibilités dissemblables, riches et complémentaires. Donna Quichuchotte (moi) s’apprête à vous distribuer les bulletins que vous pourrez insérer dans le bocal de vote et exprimer ainsi votre adhésion à notre orchestre commun.
à la fin de cette journée, je tiens, moi, Donna Quichuchotte, porte-parole du Parlement de la Dêule, au nom de ses parlementaires poissons, algues, vent, eau, planctons, grenouilles, oiseaux et autres insectes, et dans le pouvoir qui m’est conféré par le président du parlement de la Deûle, le vénéré Alain Deûlon, à saluer les efforts faits par votre assemblée pour les entendre, ces inaudibles Deulois, et marcher vers l’union de nos forces acoustiques et harmoniques.
Ce parcours, de Saint André à Marquette, de Marquette à Wambrechies, et qui doit se clore par un vote solennel d’un instant à l’autre, va trouver ici-même sa conclusion, et l’aboutissement du grand dessein qu’il s’était fixé.
Vos Oumpapa rythmiques et vos mélodies complexes ont su trouver les ouïes attentives des goujons, des poules d’eau, des partis de l’eau comme de l’air, et convaincu notre parlement de s’unir à vous.
Le Parlement d'unité musicale, que j'ai l'honneur de présenter à ses forces constituantes, marque une victoire de la solidarité artistique.
Le désormais nommé Oumpa’parlement de la Deûle, est donc le résultat et l'on pourrait dire le symbole de la conciliation entre les sonorités majeures de la nature et de l’orchestre.
Par la réunion des Assemblées ici présentes, les sons de la nature reprennent leurs droits souverains. Mais ils les reprennent sur des ruines, ou plutôt même des immeubles et des usines. La Deûle a hâte de voir s'établir le cadre musical et naturel où les oiseaux pourront chanter et le basson bassonner.
Tout progrès de vie, a fortiori l'avenir de toute réforme, reposent sur l'accroissement de nos relations.
Le génie de notre époque est celui de l'interdépendance. Il exige que chaque mesure particulière ne soit que la partie d'un tout.
Tel est le programme de l’Oumpa’parlement !
Il me reste à dissiper quelques malentendus qui subsistent encore et à tenter d'exprimer de nouveau devant l'Assemblée le sens général de l’action Oumpapadeuloise.
Mais des craintes, fort légitimes d'ailleurs, ont été exprimées, et peut-être ces craintes sont-elles fondées. Alain Deûlon voudrait donc vous faire part du processus de pensée qui l'a conduit à une conclusion optimiste.
La première, c'est que la Deûle ne peut plus aujourd'hui vivre en autarcie.
Mes chers amis, je serai très franc sur ce point : que penseriez-vous d'une communauté dans laquelle chacun pourrait unilatéralement établir une séparation, une discrimination et s’isoler d’une partie du groupe ? Moi, je sais ce qu'il faudrait en penser : ce serait une communauté condamnée à mourir avant même d'avoir vu le jour.
Nous sommes ici au cœur du débat.
Ce que, surtout, je n'arrive pas à concevoir, c'est l'intérêt qu'auraient certains à ruiner systématiquement leur suivant ; car je ne vois pas comment ils pourraient continuer à vivre dans une musique qui serait, par définition, devenu inaudible.
Par ce vote solennel, nous validons l’intégralité des motions de silure évoquées ce jour : lutte contre les discriminations humaines et musicales, contre les enfants et les instruments maltraités, reconnaissance de ce qui a été, et création des harmonies à venir.
Et constitutions l’OUMPAPARLEMENT DE LA DEULE !
Nous invitons chacun et chacune à venir déposer ce bulletin partition floral dans le bocal de vote de Ruisselante, notre désormais véhicule musical commun.
Vos Oumpapa et notre parlement ensemble, main dans la nageoire ! Notre OUMPA’PARLEMENT ! est un message fort car c’est aussi un message ternaire, une invitation à la danse, à la poésie, à la diversité, à la créativité, il est le symbole de l’union de deux mondes qui en comprennent d’autres. Il ajoute une jambe aux humains et une nageoire aux poissons, car sachez-le : les poissons ne marchent pas au pas. J’entends déjà des voix s’élever pour me dire que c’est un parlement boiteux ! Mais je leur réponds : Non, ne vous méprenez pas : l’Oumpa’parlement ne boite pas il danse.
Adieu ma belle ruisselante, Adieu fidèle monture.
Comme Leclerc entra aux Invalides, avec son cortège d’exaltation dans le soleil d’Afrique, entre ici, Ruisselante, avec ton sublime cortège. Avec les dièses qui altéraient à Wambrechies de grandioses Fa, et, ce qui est peut-être plus grandiose encore, et faisaient parler Alain Deulon.
Avec tous les bémols et tous les glissandos des pinsons et des geais, avec le dernier coup trébuchant des joyeuses files de carpes et du vent dans les chênes. Avec les huit mille notes retenues de Mozart, avec le grand point d’orgue du Poisson en retard. Entre avec le peuple de la Deûle et du grand opéra : et sois-y le symbole de ceux qu’on n’entend pas.
metteur en scène